Il était une fois une feuille blanche, aussi blanche que la plus blanche des blanches.
L'écrivain la fixait des yeux et on aurait dit que la feuille blanche faisait pareil.
Elle le fixait de ses yeux invisibles. Un face à face interminable.
Les minutes s'écoulent len...te...ment...
Un vide angoissant.
Un frémissement fait lever la tête de l'écrivain.
Une petite plume s'est introduite par la fenêtre avec le vent.
Elle danse et tournoie au-dessus de sa tête dans un ballet magique.
Elle finit par se poser doucement sur la feuille blanche et son ombre renvoyée par la lampe du bureau, projette mille et un dessins, mille et une courbes. On dirait une tapisserie, on dirait les Indiens d'Amérique ou l'Afrique, qu'importe. Voilà maintenant que se forme dans l'esprit de l'écrivain quantité d'images, quantité d'idées.
La plume se remet à danser, et la main se remet à tracer les lettres d'un conte ou les mots d'un roman. L'écrivain nous fait voyager d'Afrique en Amérique et d'Amérique au monde de tous les possible. Écrire, écrire, écrire. Il ne peut s'arrêter d'écrire.
Le jour passe,la nuit s'éteint puis un nouveau matin se lève. La feuille blanche est devenue manuscrit; la plume et l'écrivain se sont endormis.