Saturday, September 7, 2013

Ahmed Kleige et Sandra Issa, la mémoire dans la peau

http://www.lorientlejour.com/article/831831/ahmed-kleige-et-sandra-issa-la-memoire-dans-la-peau.html


CULTURE
CIMAISES
Ahmed Kleige et Sandra Issa, la mémoire dans la peau
Par Colette KHALAF | samedi, septembre 7, 2013

Sandra Issa et Ahmad Kleige, des regards croisés sur les oubliés de la terre. Photo Michel Sayegh
Sandra Issa et Ahmad Kleige, des regards croisés sur les oubliés de la terre. Photo Michel Sayegh

À l’initiative de la galerie Janine Rubeiz*, deux acteurs de la scène artistique, deux peintres au passé et aux visions différents, ont instauré un dialogue pictural sur le thème de « Shattered Faces ». Une exposition qui se poursuit jusqu’au 21 septembre.
Né à Alep en 1964 et diplômé de «Fathi Mohammad Fine Arts Center» en 1998, Ahmed Kleige est établi au Liban. Sandra Issa, elle, est née en 1984 à Beyrouth. Elle a poursuivi des études d’arts visuels au Liban et en France et organise, depuis, plusieurs performances et installations ou participe à des expositions. Si deux décennies séparent ces deux artistes, les mêmes problèmes, les mêmes angoisses les rassemblent. Et c’est sur différents espaces picturaux qu’ils traduisent tous deux leurs appréhensions et leurs inquiétudes.

Un cri... un écho
«Comment peut-on être sourd aux cris qui s’élèvent dans ce Moyen-Orient qui se brise peu à peu jusqu’à s’effriter ?», se demande Kleige. «Comment peut-on ne pas être à l’écoute de tous ces individus, ces êtres humains dont on oublie le nom et qui ne sont que des chiffres dans les médias?», lui répond Sandra Issa. Et c’est à partir de cette réflexion que le dialogue prend corps petit à petit tant sur la toile que sur du papier journal.
Les deux artistes ne se connaissaient pas bien mais, tout au long de leur processus de travail, de leurs échanges quotidiens, ils ont réussi à construire un univers qu’on croyait lointain, mais qui semble si familier. Chacun à sa manière exprime une réalité vue ou vécue. Si l’œuvre de Kleige apparaît comme un cri face à l’injustice et l’oppression, celle de Issa semble plus teintée d’espoir. «Depuis ma première toile, avoue-t-il, c’est l’être démuni et opprimé qui occupe mes pensées. Je tente de donner forme à ses angoisses et ses peurs, ses rêves et ses tristesses.» Et de poursuivre: «De la douleur de Spartacus jusqu’aux enfants qui tombent dans les rues, en passant par les pleurs des mères à Halabja (le massacre de Halabja en Irak, à l’arme chimique, en 1988), mes couleurs sont le cri que je lance face à l’injustice et le désespoir.» De ces couleurs sable, terre ou même bitume où l’être s’y fond peu à peu jusqu’à devenir presque invisible, on a pu déceler une petite fleur. Mais très vite, l’artiste répond: «C’est ce qui reste de ce prénommé printemps arabe.»

Soumission et rébellion
Si donc Ahmad Kleige reproduit sur ses toiles des regards creux et hagards qui percent le cœur, Sandra Issa, elle, représente aussi toutes ces figures brisées, sans nom et sans identité, mais sous un autre angle. Ils sont deux, trois ou légions. Reniés, négligés par la presse, ces individus sont cependant en perpétuel mouvement. Contrairement à l’attitude figée des personnages de Kleige, ils bougent, cavalent, lèvent les bras. «Ils incarnent l’espoir... du début de la révolte», dit doucement Sandra Issa. À travers un filtrage des médias, l’artiste s’approprie les images véhiculées par les journaux et réinterprète les événements. «Entre dessin sur papier et peinture sur toile, cette série est constituée de techniques mixtes sur un support fait de papiers journaux et tissus encollés. Ces matériaux recyclés et agglomérés constituent un support semi-rigide à la texture semblable au cuir, explique Issa. Les tissus proviennent de vieux vêtements, draps ou meubles. Objets du quotidien, ils sont notre deuxième peau, une enveloppe porteuse de culture et d’identité.» À travers cette technique, les figures croquées par l’artiste envahissent l’espace, reprennent le dessus sur l’événement et couvrent les voix des politiciens et des personnes influentes qui font l’actualité. Comme une revanche. Sorties de leur contexte, les images de Sandra Issa deviennent un tracé d’histoire sur les murs de la galerie. Une histoire en marche.
Il est certain que ces deux artistes trempent leurs couleurs dans le quotidien. Pour Kleige, le massacre des Kurdes en Irak a été le tournant dans sa vie d’artiste, tandis que Sandra Issa avoue que c’est l’année 2006 qui a changé sa vision. «En tant qu’artistes, nous ne pouvons pas rester à l’écart des turbulences sociales.» «J’ai besoin de plus d’une toile pour cerner l’angoisse et la destruction qui m’entourent, confiera enfin Kleige. La peinture est la mémoire vécue au quotidien.» Une mémoire que ces deux artistes, en témoignant de ce présent à leur façon, ont inscrit dans la membrane picturale. Comme une seconde peau.

*Galerie Janine Rubeiz, imm. Majdalani (Raouché).
Ouverte du mardi au vendredi de 10 heures à 19 heures et les samedis de 10 heures à 14 heures. Tél. : 01/868290.



Thursday, September 5, 2013

Shattered Faces exhibition opening Wednesday September 4, 2013

https://www.facebook.com/events/363045520490659/




artist Sandra Issa and Ahmed Kleige



Shattered Faces exhibition opening
Wednesday September 4, 2013
at Galerie Janine Rubeiz


Thank you for all who joined :)





Wednesday, September 4, 2013

Interview in l'Agenda Culturel

http://www.agendaculturel.com/Art_Les_evenements_de_la_region_vus_a_travers_les_Visages_brises_de_Ahmad+Kleige_et_Sandra+Issa


www.agendaculturel.com
Mercredi 4 septembre 2013

Les évènements de la région vus à travers les ‘Visages brisés’ de Kleige et d'IssaLe 04/09/13
'Visages brisés' est le titre de l’exposition que présentent les artistes Ahmad Kleige et Sandra Issa à la galerie Janine Rubeiz du 4 au 21 septembre. Sandra Issa nous en raconte plus.

Cette exposition comprend-elle une collaboration effective entre vous et Ahmad Kleige?Cette exposition est à l'initiative de la galeriste Nadine Begdache qui a vu dans nos projets respectifs une sensibilité commune face aux événements qui secouent la région. Suite à sa proposition, Ahmed et moi nous sommes réunis à plusieurs reprises pour mieux connaître nos travaux respectifs et élaborer ensemble un concept commun. 

Quel regard portez-vous sur la situation politique actuelle de la région ?La région est depuis toujours l'objet d'enjeux politiques dont les premières victimes sont les populations défavorisées. Comme dans beaucoup de régions au "Sud" du globe, on est embourbé dans un cercle vicieux de corruption - pauvreté - corruption. Il est très difficile d'en sortir sans une nouvelle élite politique qui ait la volonté et les moyens de réformer le pays.

Sous quel angle abordez-vous ce thème ?J'observe et je m'approprie les images des médias ; elles sont ma matière première. Ensuite, j'altère et modifie l'information véhiculée par ces images pour exprimer une autre version de la réalité : celle de ces hommes et de ces femmes sans nom qui sont emportés dans les tribulations de l'Histoire sans toujours en saisir la portée. 

Quelle a été votre principale source d’inspiration ?Ma source d'inspiration principale pour ce dernier projet a été l'influence des médias sur la société. Il est effrayant de constater à quel point le discours des médias peut modifier l'opinion des personnes, mais aussi leurs goûts, leurs idéologies ou leurs comportements. C'est cette influence observée sur les gens qui m'entourent mais aussi sur moi-même qui m'a poussée à réfléchir et travailler sur cette question. 

Qui est votre peintre préféré ?Je prends beaucoup de temps à regarder et apprécier le travail des artistes contemporains comme ceux d'autres époques. Il y a tellement d'artistes que j'apprécie, je ne pourrai pas en citer un seul. Mais récemment, je me suis particulièrement intéressée à Dan Perjovschi et à son approche ironique de l'art et de l'actualité.

Prochains projets ?Collaborer et élaborer des projets avec d'autres artistes dans des espaces alternatifs.

Pour en savoir plus cliquez ici

it's tonight!











Wednesday, August 28, 2013

Shattered Faces 4 - 21 September 2013





Galerie Janine Rubeiz invites you to the opening of the exhibition SHATTERED FACES 
With artists Ahmed Kleige and Sandra Issa
Wednesday, September 4 starting 6 p.m.
The exhibition continues until Saturday, September 21, 2013






The events that are shaking the Arab world are haunting the imagination of artists. Seen or experienced, these events cause fear, indignation, disgust, or excitement and lead the artists to express their feelings.  It is at the height of this unrest that the work of two artists, a Syrian and a Lebanese, gather to offer their views on their region. It is a silent dialogue on the State of the world and the anxiety it generates. The two artists express in their own way, a reality they have seen or experienced.

Ahmed Kleige focuses on the people affected by the conflict; men and women who are unaware of the negotiations and political issues surrounding these conflicts of which they are victims. They have asked nothing; they are the forgotten of the conflict, the unnamed faces shown on the screens. The work of Kleige is a cry against injustice and oppression.




Sandra Issa works on the news by filtering the media information. She appropriates images conveyed by newspapers and reinterprets the stories through a personal angle, where the emphasis is given to the human being and his situation in the world, beyond anecdotal evidence.






Wednesday, August 21, 2013

TV TIME





Sandra Issa
TV TIME
2013
mixed media on newspaper and fabric
23x25cm







Tuesday, August 13, 2013

Never Surrender






Sandra Issa
Never Surrender
2013
mixed media on newspaper and fabric
25 x 38 cm


Wednesday, July 31, 2013

That Summer

L’Orient-Le Jour > Culture > À la galerie Janine Rubeiz, l’été se conjugue au passé recomposé

À la galerie Janine Rubeiz, l’été se conjugue au passé recomposé

Colette KHALAF | 31/07/2013
EXPOSITION Les mois de juillet et août ramènent à la galerie Janine Rubeiz un vent de jeunesse et d’innovation. Les murs de la galerie ainsi que les panneaux sous-jacents mêlent en harmonie le travail des jeunes talents et celui des plus confirmés.

Si le mixed media sur tissu et papier de Sandra Issa annone la couleur, il y a certainement d’autres œuvres qui se démarquent de cet esprit réaliste de guerre omniprésent sur les cimaises de la galerie. En effet, sur un fond rouge sang découpant le ciel bleu, Issa reproduit une sorte de cow-boy enfourchant une mitraillette à pied. Non, il ne s’agit pas d’un film, semble dire That Summer, c’est bien la réalité de la région qui est croquée avec autodérision. De la dérision également mais avec une teinte plus tragique pour l’acrylique de Mohammad Saad. Derrière le corps d’une femme étendue morte sur des falaises rocailleuses grisâtres, surgit un visage de Minnie Mouse. Serait-ce celui de l’enfance ou tout simplement de l’Oncle Sam? 
http://www.lorientlejour.com/article/826001/a-la-galerie-janine-rubeiz-lete-se-conjugue-au-passe-recompose.html






Saturday, July 27, 2013

Lost City








Sandra Issa, Lost City 1, 2013, mixed media on newspaper and fabric, 39 x 21 cm